mardi, novembre 21, 2006

Le voyage …

Bon ba ça y est, … je suis sur la base Alfred Faure, sur l’île de la Possession, dans l’océan indien austral. Le voyage a été plus long que prévu, ce qui ne m’a pas trop rassuré au début, parce que le bateau, pour moi, plus c’est court et mieux c’est. Mais en fin de compte, tout s’est super bien passé. Je suis parti de l’aéroport de Toulouse, direction Paris Charles de Gaulle (c’était BEAUCOUP plus rapide que le train et moins cher en plus) pour retrouver le reste des scientifiques rattachés à l’IPEV allant dans les TAAF, et prendre notre avion qui partait aux alentours de 19 heures. Petite surprise en arrivant, Air Austral, notre compagnie aérienne, à l’air d’être une filière d’Air France. Donc le voyage pouvait s’annoncer un peu moins craignosse que ce que je pensais … ouais, parce que cela me tentait moyen de me retrouver quelques heures plus tard avec un gilet de sauvetage sur le dos et sur un radeau perdu dans l’océan :) Par contre, deuxième surprise, nous avions un boeing 777 (comme pour aller au Canada), mais ils n’avaient pas pris l’option télé individuelle … c’est là que je me suis rendu compte que je m’étais embourgeoisé avec le temps (mais d’abord j’en suis fier, au moins pour ce point là). Toutefois, le trajet a paru super court ; j’étais tellement fatigué que j’ai somnolé une bonne partie de la nuit et je n’ai même pas regarder les films. Le lendemain (vendredi), nous sommes arrivés à La Réunion. Après avoir passé la douane, qui nous a fouillé assez soigneusement (ils ont l’air de vraiment vérifier les personnes qui arrivent sur l’île), un bus est venu nous chercher et nous a amené directement au port (qui est pas mal éloigné de l’aéroport en fait), et nous nous sommes enregistrés, puis nous avons embarqué sur le bateau, dont le petit nom est Marion Dufresne. Il paraît que c’est le plus grand bateau océanographique (je ne sais pas trop si c’est vrai), mais c’est lui qui a le record de profondeur de carottage en milieu marin. Entre temps, je m’étais patché contre le mal de mer, car il faut le mettre 6 à 12 heures avant le voyage. Donc j’ai commencé à ressentir les effets petit à petit, dont le principal (ce jour là) était de faire dormir. J’ai donc lutté comme un fou toute l’après-midi pour voir le départ de l’île et surtout l’arrivée de l’hélicoptère ; mais j’ai craqué et j’ai tout raté … et j’ai même raté le repas du soir, je me suis endormi sur les banquettes du bar. Étant patché, j’avoue que j’ai trouvé le voyage extrêmement agréable (mis à part les effets secondaires du patch). Nous sommes passés par l’île Maurice, où nous avons passé la journée du samedi sur place, puis dans la nuit le bateau est reparti, direction les îles Crozet. Puis là nous avons eu de tout, avec graduellement : les grosses journées ensoleillées avec short, bronzette, coups de soleil et mer d’huile (dimanche et lundi), la belle ensoleillée avec une mer moins calme (mardi), puis les journées de grisaille ou de pluies, avec mer plus ou moins calme (mercredi), et enfin, la mer démontée (jeudi) ; au point que des choses se renversent en cuisine ou durant les repas, et même dans la passerelle de commande. Nous n’avons pas essuyé de grosse tempête, mais nous avons pu nous rendre compte du changement de température lié au franchissement de la convergence subtropicale, qui est la zone de transition entre les eaux chaudes de l’océan indien et les courants marins plus froids liés au rapprochement du front polaire (qui se situe, lui, davantage à la latitude de Kerguelen). C’est vraiment surprenant, la température chute brusquement. Sinon concernant les effets secondaires du patch anti-mal de mer, là aussi c’est surprenant. Je pense que je les ai tous eu, sauf les plus dangereux. J’ai eu des troubles de la mémoire (ça c’est un peu con quand tu poses une question au guide du jardin botanique et que tu regardes l’hévéa, mais que tu ne te souviens plus de son nom), de la vue (la pupille se dilate, donc impossible de lire de près, t’es aveugle), musculaire (c’est là que tu te rends compte que courir, dans le fond, ce n’est pas si simple que cela) et quelques somnolences. Par contre, la mer avait beau être déchaînée, je pouvais cavaler partout, prendre des photos, lire et même travailler sur l’ordinateur … et là, … punaise, là j’ai savouré les deux derniers jours. Pour une fois, j’ai eu l’opportunité de contempler le monde au bord de la nausée (en particulier tout ceux qui n’avaient pas voulu prendre de patch après avoir vu ma tête le vendredi soir), devenir petit à petit tout blanc … le bonheur infini.

3 Comments:

Blogger rachel said...

hahaha bin didonc..oui on peut dire que tu t embourgoisais! mais trop cool la petite histoire...j'm'en vais lire la suivante...;o)

6:10 PM  
Blogger rachel said...

bin excuse pour mon francais..mais je le perds sapristi!! je voulais ecrire..tu t embourgoisé of course!! ;o)
et bienvenu au printemps..;o)

6:11 PM  
Anonymous Anonyme said...

punaise y'a pas de doute, c'est bien du Sylvain ça !!! Avec cette histoire de patch anti tout ce que tu veux, j'aurais tendance à dire que tu es une petite k.... voir même une poupine !!!

1:00 AM  

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